Séminaire de Mme Tran Thi Thuy Hien, doctorante invité de GIPSA-lab - Date : 29 mai 2008, 14h00 - Lieu : Centre MICA

Intervenant :
Melle TRAN Thi Thuy Hien
Etudiante doctorante du laboratoire GIPSA-lab de Grenoble, actuellement invitée au Centre MICA

Date : Jeudi, 29 mai 2008, 14h00
Lieu : Centre MICA, salle polyvalente, Bâtiment C10, 4ème étage
Interprète traducteur : le séminaire est présenté en français

Résumé :
En situation d’apprentissage, un sujet confronté au système phonético-phonologique d’une autre langue éprouve souvent des difficultés avec les unités sonores de cette langue qui n’existent pas dans sa langue maternelle. Il est très difficile, au début, d’entendre correctement les sons de cette langue nouvelle. Or qui n’entend pas, a du mal à produire ces unités sonores mal perçus. Plusieurs travaux ont par ailleurs mis en exergue le lien étroit unissant perception et production de la parole des langues secondes et du langage humain en général. Il y aurait, chez les apprenants d’une langue seconde, « systématisation des erreurs de perception et donc de production. Pour qu’un son soit correctement (re)produit il faut d’abord qu’il soit bien perçu, c’est-à-dire reconnu, identifié par rapport aux autres".

Parmi les difficultés de sujets vietnamiens apprenant le français figurent les groupes de consonnes du français qui n’existent pas en vietnamien, langue isolante. Ceux-ci sont réalisés déformés par rapport à la cible et cette difficulté résistante perdure même après plusieurs années de pratique et même quand ces groupes correspondent à des séquences consonantiques du vietnamien. En quoi consistent exactement les différences entre ces réalisations et quelles sont leurs implications dans l’acquisition des percepts phonétiques ? L’objectif général de mon travail est de comprendre les facteurs responsables de la difficulté à réaliser les clusters consonantiques du français par des apprenants vietnamiens.

Ma première année de thèse a été consacrée à l'étude multi-locuteurs portant sur les réalisations acoustiques des séquences de consonnes du vietnamien par des locuteurs natifs du Nord du Vietnam. Plusieurs résultats pertinents montrent l'existence de particularités en fonction de la position de la consonne dans le mot et dans la séquence de consonnes, et supposent des degrés différents de coarticulation en fonction de la frontière syllabique (soit correspondant à la frontière du mot, soit entre deux sylalbes d'un mot composé). Mon séminaire débordera donc cette étude phonémique et acoustique des segments dans les séquences consonantiques du vietnamien.<